Conclusion du LéA handi@Access Scolagri

Ce LéA porté par l’ENSFEA a eu lieu de septembre 2019 à juin 2022. Pour rappel trois établissements de l’enseignement agricole public ont participé activement à ce dispositif (LPA Oloron-Sainte-Marie, LEGTA Toulouse-Auzeville, LEGTA le Robillard). De plus, au niveau de la recherche deux UMR (EFTS Toulouse, EPSYLON Montpellier) ont travaillé en lien étroit avec les établissements. Enfin, d’autres acteurs font partie de ce projet (Inspection de l’enseignement agricole, BooKin, FFDYS, Éducation national).

Par rapport aux apprenants, tous les enseignants impliqués dans ce LéA notent une augmentation de l’estime de soi quelles que soient les actions menées. De plus, l’utilisation des outils numériques permet une augmentation de l’autonomie des élèves et une interactivité entre pairs accrue lors d’activités utilisant les outils numériques ce qui induit un changement de pratique professionnelle privilégiant les échanges entre élèves les rendant ainsi acteurs de leurs apprentissages.
Nous pouvons dire que le fait d’intégrer et de participer à ce LéA a permis un certain développement professionnel de chaque enseignant et chercheur impliqués. Comme précisé précédemment, tous les personnels impliqués se sont formés ou ont progressé sur les outils numériques utilisés. Le LéA est une recherche collaborative intéressante par la multiplicité des acteurs présents qui permet différents regards complémentaires sur les outils numériques étudiés et utilisés.
A travers cette conclusion, nous voulons préciser quelques freins et points positifs que nous avons pu observer durant les trois années du LéA.

Les années de crises sanitaires

  • n’ont pas permis de rencontrer à chaque année en présentiel les proviseurs de chaque
    établissement mais il n’empêche que nous sommes toujours restés en contact en visioconférence à minima ;
  • les confinements – déconfinements successifs n’ont pas permis la mise en œuvre par les assistants
    d’éducation des outils numériques pour les élèves malgré leur formation effectuée par les deux enseignants
    du LéA au Robillard ;
  • les demi-jauges au niveau des classes n’ont pas permis de faire un suivi au niveau par rapport du
    livre audio par exemple.
  • Nous avons aussi noté que dans les établissements, les changements au niveau des directions ne permettent pas un suivi pertinent du projet LéA et donc un manque de réactivité comme par exemple dans le suivi d’un dossier de demande d’équipement auprès du conseil régional financement de matériel ;
  • L’enseignante de Toulouse-Auzeville regrette de s’être engagée dans le LéA seule et conseille fortement d’être au moins deux pour pouvoir partager les différents sous-projets du LéA et permettre une entraide entre collègues ;
  • L’isolement géographique de la plupart des établissements agricoles limite la possibilité de recrutement de personnel dédié . C’est toujours le cas du Robillard qui n’a pas réussi à recruter un service civique ciblé sur les missions définies autour du LéA ;
  • On constate la difficulté de réunir les différents membres du LéA sur un même moment. Notons tout de même que les trois établissements étaient répartis sur l’ensemble du territoire.
  • la synergie et la complémentarité entre les membres du LéA (les enseignantes documentalistes, le lien entre l’enseignant de TIM et les enseignantes de math-sciences) a été très propice à des échanges très constructifs malgré l’éloignement géographique ;
  • l’adhésion et la motivation d’enseignants autres que ceux impliqués dans le LéA impulse une synergie auprès des équipes pédagogiques mais aussi auprès des personnels éducatifs et AESH ;
  • le soutien de directeur, de proviseure-adjointe sensibles aux objectifs de ce LéA a permis de mettre dans deux établissements (Le Robillard, Auzeville) une mise à disposition de moyens pour permettre la faisabilité de salles, de “bulles” au CDI dans lesquels les outils numériques sont à disposition des enseignants, des élèves, des AESH ;
  • une certaine autonomie des enseignants impliqués dans le léA par rapport aux objectifs énumérés tant par les correspondants IFé que par les directeurs d’établissement ;
  • l’utilisation des outils mis en œuvre (le livre audio, les outils numériques tels que le tableau numérique, les capsules vidéos) a permis aux apprenants de s’impliquer, d’être plus confiants pour ainsi pouvoir progresse ;
  • une prise en compte d’une spécificité territoriale a été un enrichissement mutuel pour l’ensemble des acteurs impliqués dans ce LéA.

Une revue de littérature sur ces outils numériques est en cours de réalisation pour servir de base d’une « culture commune » aux différents partenaires impliqués dans cette recherche collaborative (Branciard, à paraître 2022). Du côté des séances en sciences comportant l’utilisation d’outils numériques permettent d’accompagner des élèves en difficultés dans l’appréhension d’un environnement numérique qu’ils ne maîtrisaient pas forcément et c’est un résultat que nous n’attendions pas. Du côté enseignante, l’utilisation du TBI modifie le « rôle » de l’enseignante qui s’efface pour laisser l’interaction entre élèves se faire quand un élève est au tableau et discute de ce qu’il propose de réaliser aux niveaux des activités proposées (Ducamp et all, 2021). L’étude continue avec les capsules vidéos. La demande des apprenants était que les capsules soient réalisées avec le son des enseignantes et en salle ou laboratoire du Lycée : cela avait un côté rassurant. Ensuite l’utilisation de cet outil numérique grandissant, les élèves n’hésitent plus à faire leurs propres capsules vidéos notamment sur des gestes pratiques en laboratoire de sciences, sur l’utilisation de leur calculatrice scientifique. Nous pouvons dire qu’il y a une certaine progressivité du développement personnel de ces enseignantes impliquées dans ce LéA (communication soumise à l’ AREF 2022). Les travaux du CDI et du livre audio ont été présentés aux nuits des Dys (2019-2020). L’ensemble de ces travaux ont fait l’objet d’une communication à l’Université d’été Ludovia (2020).

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